La Possession diabolique
Dans notre monde occidental, il s'agit de Satan, d'un Démon ou du Diable qui est censé s'être emparé de certaines des ressources physiques et/ou mentales d'un individu pour le contraindre à des actes auxquels il n'adhère généralement pas, dont il ne se souviendra pas et qu'il réprouve dans son état normal. On ajoute que la nature du phénomène exige pour se départager de la pathologie la production de phénomènes d'ordre parapsychiques.
Les états du possédé
On distingue un état de calme et un état de crise. L'état de crise se traduit par des contorsions, des éclats de rage, des paroles impies et blasphématoires. Pendant la période de calme, tout est généralement oublié et le comportement redevient bien adapté, voire très pieux.
Mis à part sa signification théologique particulière et les éventuels phénomènes parapsychiques qui lui seraient associés, la crise de possession ne se distingue pas d'une crise d'hystérie.
Pour les théologiens, le diagnostic différentiel entre maladie mentale et possession diabolique, ne se fait que sur l'existence de phénomènes paranormaux. Ce qui, auparavant était considéré comme le signe certain de l'authenticité d'une possession ne peut plus aujourd'hui passer pour tel sans plus ample examen.
Les symptômes de la possession
Selon les théologiens, il existe des signes permettant de porter le diagnostic de possession. Le Rituel Romain énonce trois symptômes essentiels parmi d'autres qui auraient une valeur analogue:
- Parler ou comprendre une langue inconnue (glossolalie).
- Découvrir les choses éloignées et secrètes (voyance).
- Faire montre d'une force inexplicable par l'habitus physique de la personne considérée (psychokinèse).
Les gestes pieux mettent le possédé dans une rage folle et le conduisent à blasphémer horriblement. L'amnésie de la possession est fréquente, et souvent constante.
Les marques du diable, pour l'Eglise du Moyen Age, ne se limitaient pas aux trois signes, aujourd'hui mentionnés par le Rituel Romain; on donnait même la préséance à d'autres symptômes tels que la lévitation et surtout des zones d'anesthésie, des points du corps anormalement insensibles (il s'agit, pour le neurologue moderne, d'un symptôme de lèpre à son début, de certaines maladies neurologiques ou d'un phénomène de nature hystérique.
Remèdes
Il est utile de considérer les "remèdes" proposés par l'Eglise. Les Catholiques proposent pour venir à bout de la possession :
- La confession générale (relative à l'ensemble de la vie passée)
- Le jeûne
- La prière
- La communion
- Les objets bénis et surtout l'eau bénite (dont le rituel dit qu'elle "chasse le démon" mieux à son aise dans les flammes de l'enfer)
- L'exorcisme qui consiste, au nom du Christ, à intimer au démon l'ordre d'avouer son nom, puis de quitter le possédé.
Position de la psychiatrie
On définit le trouble "personnalité multiple par la coexistence, chez un même individu de deux ou plusieurs états de personnalités distincts qu'ils aient une mémoire propre, des modalités comportementales spécifiques et leurs propres styles de relation sociale ou qu'ils partagent une partie de ces différents items. Les deux esprits se combattent dans un même champ qui est le corps, et l'âme est comme partagée; selon une partie de soi, elle est le sujet des impressions diaboliques, et, selon l'autre, des mouvements qui lui sont propres et que Dieu lui donne". Ce type de trouble commence à s'installer dès l'enfance mais n'est, le plus souvent, remarqué par les cliniciens que beaucoup plus tard; il s'agit presque toujours de filles (60 à 90 %).
Le passage d'une personnalité à une autre est généralement brusque (quelques minutes). La transition est sous la dépendance du contexte relationnel. Les transitions peuvent survenir également lorsqu'il y a conflit entre les différentes personnalités ou lorsque ces dernières ont mis au point un plan commun. Les personnalités peuvent être diamétralement opposées dans leurs caractéristiques et différer même quant aux tests psychologiques et physiologiques: elles peuvent nécessiter par exemple des verres correcteurs différents, répondre de manière différente au même traitement et avoir des QI différents. On décrit l'existence de complications éventuelles, telles que suicide, automutilation, agression, viol, toxicomanie, etc...
La Schizophrénie peut aboutir elle aussi au sentiment d'être possédé. Dans ce cas l'entourage discerne plus facilement qu'il s'agit d'un trouble de la personnalité et non d'un phénomène mystique.
Le Vatican invite les exorcistes à s'adresser à des psychiatres
Depuis que la psychanalyse existe, on sait que le diable n'est plus forcément à l'origine des troubles psychiques qui peuvent affecter l'homme. Aux yeux de l'Eglise, celui qui se dit possédé ne l'est pas forcément, et a souvent plus besoin de l'aide d'un psychiatre que de celle d'un exorciste. Or, les prêtres-exorcistes n'avaient jusqu'à ce jour qu'un rituel vieux de près de quatre cents ans pour pratiquer leur ministère. Ils peuvent maintenant compter sur un nouveau rituel, qui intègre l'évolution de la médecine et de la psychiatrie. Ce document de 70 pages, entièrement en latin et conforme aux décrets du Concile Vatican II, remplace les formules et les prières du chapitre XII du Rituel Romain.
Le texte met en garde contre l'imagination des hommes qui peut les porter à croire qu'ils sont la proie du démon. Dans tous les cas, il faut vérifier que celui qui se dit possédé par le démon le soit vraiment. Le texte recommande de distinguer entre une véritable intervention diabolique et la crédulité de certains fidèles qui pensent être l'objet de maléfices ou de malédictions. "Il ne faut pas leur refuser une aide spirituelle, mais il ne faut pas à tout prix pratiquer un exorcisme."
Le document poursuit: "L'exorciste décidera avec prudence de la nécessité d'utiliser le rite d'exorcisme après avoir procédé à une enquête diligente - dans le respect du secret confessionnel - et après avoir consulté, selon les possibilités, des experts en matière spirituelle, et, s'il est jugé opportun, des spécialistes en science médicale et psychiatrique, qui ont le sens des réalités spirituelles." Tout en manifestant une grande prudence, l'Eglise n'exclut donc pas l'emprise du démon sur certaines personnes.
Elle distingue entre l'exorcisme mineur, fait de prières, et le grand exorcisme, qui consiste en une célébration liturgique. C'est le plus impressionnant, celui dont s'inspirent généralement les films d'épouvante. Le nouveau rituel l'a quelque peu simplifié. Ainsi, les prières de dédain et d'injures au démon ont disparu. Le rite comprend entre autres une aspersion d'eau bénite, diverses prières, l'imposition des mains, la présentation d'un crucifix au possédé, et une formule impérative qui s'adresse directement au diable et lui ordonne de s'en aller. Ce rite spectaculaire s'avère rarement utilisé. "Dans plus de 90% des cas dits de possession, les problèmes sont de nature psychologique". Les autorités ecclésiastiques préfèrent créer des structures d'écoute et offrir un soutien psychologique aux personnes en difficulté.
Les cas réels de possession sont très, très rares, mais les gens pensent parfois que l'exorcisme est la solution à tous leurs problèmes. Ils ne cherchent pas toujours à les comprendre et veulent un soulagement rapide. Mais l'exorcisme, s'il est utilisé à tort, peut contribuer à enfoncer les gens dans leurs problèmes psychologiques.
Possession par un esprit et exorcisme
Réaction d'un sujet "possédé" :
"Un psychiatre m'adressa Serge, dix neuf ans. Prostré sur sa chaise, il regardait fixement le ciel en émettant des grognements. Je commençai mon exorcisme. Soudain les grognements s'accentuent, Serge tourne sa tête vers moi et me "fusille" d'un regard meurtrier, les yeux exorbités striés de filets de sang, l'écume aux lèvres. Il se lève et les mains en avant, se précipite sur moi en criant avec rage, cherchant à m'étrangler. Je saisis ma fiole d'eau bénite et je l'asperge. Il s'arrête net et se roule par terre en écumant de rage. Il se redresse brutalement, me fixe dans les yeux. Il se précipite vers moi pour me mordre. Deuxième aspersion d'eau bénite, il s'écroule à terre comme foudroyé. Je ne lui laisse pas le temps de se relever. Crucifix en main gauche, je saisis de la main droite mon épée d'exorcisme et je commence le rituel d'exorcisme. Au bout d'une heure de ce combat, l'entité du mal qui possède Serge est plus excitée que jamais. Je concentre toute mon énergie sur les mots du rituel et je trace sur son front l'esquisse d'un signe de croix avec le crucifix. Il hurle, empoigne avec ses deux mains mon avant-bras. Je lâche le crucifix, mais de l'épée que je tiens de la main droite, je touche son poignet. Il lâche mon bras et se recule, stupéfait. Je prononce les paroles du rituel. Mon épée tient momentanément en respect le possédé. Une paix s'installe en moi, ma voix s'affermit. Tout devient plus facile, comme si une force supérieure se manifestait à travers moi. Après huit heures de combat éreintant, je le laisse, rejoignant mon domicile pour dormir. Le lendemain, je ressens des douleurs dans tout le corps, et j'ai l'impression qu'une partie de mon énergie vitale me manque. Nous arrivons alors aux tests ultimes. Il est capable d'accepter une hostie consacrée sans la vomir ou la recracher. Il supporte l'eau bénite, il accepte les onctions d'huile et récite en même temps que moi les prières usuelles. Je trouve dans son regard une expression amicale, sans aucune lueur provenant d'une autre présence en lui."
Conclusions
Les personnes qui anciennement étaient considérées comme possédées par le diable, sont le plus souvent actuellement remises entre les mains des psychiatres. Alors, ne voit-on plus assez le démon où il se trouve, lui laissant les mains libres ? Le malin, "roi des menteurs" a-t-il réussi à duper les hommes une foi de plus en dissimulant ses possessions sous la maladie apparente ? Afin d'obtenir une réponse, il faudrait être plus rusé que le diable.
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Méthode en onze parties établie par le pape Paul V
- Récitation par le prêtre en étole violette, dont un bout entoure le cou du possédé, d'une litanie accompagnée d'une aspersion d'eau bénite ;
- Récitation du Psaume LIV ;
- Adjuration à la divinité et interrogation faite au démon (ou à plusieurs) de son nom et d'où il provient [Le prêtre exorciste doit avant toute chose s'informer du nom et du cercle d'où provient le ou les démon(s)] ;
- Récitation de certains passages des Evangiles (Jean I ; Luc X-XI ; Marc XVI) ;
- Prononciation du premier exorcisme contre le Démon, par le prêtre posant la main droite sur la tête du possédé ;
- Prière préparatoire ;
- Prière accompagnée de divers signes de croix sur la personne de l'énergumène (comprendre ici personne possédée) ;
- Second exorcisme prononcé avec une certaine violence contre l' "Antique Serpent" ;
- Nouvelle prière ;
- Troisième et dernier exorcisme ;
- Récitation de cantiques, de psaumes et de prière finales.
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